6 février | Cinéma l’Entrepôt, Paris

15h : Leur pain sacré

Rahim Zabihi, 54 min, Iran, 2020

Poussés par la pauvreté, la faim et le désespoir, les Kulbars travaillent en marge de la société pour gagner leur vie.

Leur pain sacré est un documentaire sur le travail dangereux des Kulbars kurdes. Ces personnes sont des travailleurs qui tentent de subvenir aux besoins de leurs familles en transportant des marchandises à travers la frontière iranienne.
À pied, chargés comme des mules, ils marchent à travers les chemins rocailleux des montagnes, des chemins parfois glissants à cause de la neige, parfois brûlants à cause des températures extrêmes. Au cours du trajet, nombreux d’entre eux se blessent et il n’est pas rare que certains meurent d’épuisement. Sans compter ceux qui tombent sous les balles de la police des frontières.

L’intention forte du film est de montrer que personne ne choisit de devenir un Kulbar. C’est quelque chose d’inévitable, une fatalité. Si ces hommes sont condamnés à affronter les terribles épreuves de ce chemin, c’est surtout parce que ne s’offre à eux aucune autre solution pour survivre ou plutôt tenter de survivre. Leur pain sacré accompagne le calvaire de ces protagonistes, qui, poussés par la pauvreté, la faim et le désespoir, opèrent en marge de la société, avec les insondables conséquences que cela entraîne.

17h : Kal Fatemeh

Mahdi Zamanpour, 54 min, Iran, 2020

La vie d’une femme avec peu de ressources et pleine de difficultés.

Kal Fatemeh est une femme Iranienne qui habite dans sa propre ferme, à l’écart du village. Là-bas, avec l’aide de ses deux fils, elle s’adonne à l’agriculture et s’occupe du bétail.

La vie est rude et les difficultés s’accumulent. Kal a du mal à s’exprimer, un handicap lourd à porter. Elle a aussi une fille, qui lui cause beaucoup de soucis – abusée par son mari, elle est venue se réfugier chez sa mère. Une bouche de plus à nourrir, alors que c’était déjà plus que juste avec ses frères. Quant au travail de la terre, il est comme partout dépendant des aléas du temps, mais d’autant plus ici dans une exploitation si mal équipée en matériels et avec une main-d’oeuvre qui est plus une charge qu’un réel soutien.

Et pourtant, malgré tout, malgré tous ces obstacles, malgré le manque d’argent, malgré une santé fragile, Kal ne baisse pas les bras. On se demande où elle puise ses forces pour que la vie renaisse chaque matin, pour que l’éducation de ses enfants ait un sens, une allure. Bien sûr, pour la société, elle est loin d’être une mère exemplaire, elle sait bien qu’elle est montrée du doigt. Peu importe. Kal accomplit sa tâche comme un devoir qui lui est demandé, comme une injonction à tenir, à résister.

Ce documentaire nous montre la vie quotidienne d’une femme avec peu de ressources, son travail de fermière et son rôle très important de mère, en marge des limites fixées par la société.

19h15 : Pas de place pour les anges

Sam Kalantari, 86 min, Iran, 2019

L’équipe nationale féminine iranienne de hockey s’entraîne intensivement pour les compétitions de hockey en Corée du Sud.

Pas de place pour les faibles raconte l’histoire de l’équipe nationale féminine iranienne de hockey. Sam, le chef d’équipe, inquiet de la faiblesse des prestations de son équipe, prend conseil auprès du Dr. Samon Allahyoui. Ce dernier observe très vite que les joueuses souffrent d’un grave manque de confiance en elles, ce qui a un impact direct sur l’état d’esprit général.

Afin de remédier à cette situation et se préparer en vue des compétitions qui doivent avoir lieu en Corée du Sud, la direction fait appel à une nouvelle capitaine, Marina, qui aura pour mission de ressouder l’équipe et de faire renaître son potentiel. Avec l’aide du docteur Allahyoui et encouragées par Marina, les joueuses parviennent lentement à s’ouvrir. Elles parlent de leurs origines familiales, de leurs problèmes de jeunes femmes, de leurs attentes, de leurs déceptions, etc. Au fond, et c’est une petite révolution en soi, elles ne craignent plus d’affronter les tabous d’une société sclérosée et oppressive.

Et ce travail paie. Plus ces femmes s’expriment – il y a tant d’histoires à raconter, des plus tristes aux plus belles -, plus elles prennent conscience de ce dont elles sont capables. A l’écart des structures officielles qui font trop peu pour le sport en général et rien ou presque pour le développement de sa féminisation, c’est en elles-mêmes qu’elles vont puiser la force de se battre et de vaincre.