1ère edition grecdoc, un succès !

Le festival GrecDoc est terminé. Nous souhaitions remercier le public et tout les intervenants de cette édition. Cette première édition a mobilisé beaucoup de monde et nous permet d’aborder avec toujours plus d’ambitions la prochaine édition 2020 ! D’ici là, un cycle de projections mensuelles sera organisé dans un cinéma parisien afin de continuer à partager les documentaires grecs de notre sélection avec le public.

Les films primés et le mot du jury

GrecDOC de Bronze pour le Meilleur court-métrage documentaire  

Ma Mère, Productrice de Tabac de Stathis Gazopoulos 

Ce film de 21 minutes, avec son personnage central résilient et inspirant, nous raconte bien plus que la vie d’une femme travaillant dans les champs de tabac de l’affaire familiale. C’est aussi le portrait mobile d’une Grèce qui est en train de disparaître. Le réalisateur, Stathis Galazoulas, nous emmène chez sa grand-mère bien-aimée qui se montre modeste, réticente même, à raconter les épreuves auxquelles elle a fait face au cours de sa rude vie de labeur dans les champs. Le film dépeint avec humour et dignité le portrait d’une vie bien vécue et un monde de travail agraire manuel abandonné par les jeunes générations. Le réalisateur évite le sentimentalisme et structure brillamment son film autour d’une pièce de théâtre. Un testament familial personnel, mais aussi un point de vue éclairé sur un cas qui constitue une problématique plus large : la face changeante de l’agriculture.  

GrecDoc d’Argent pour le Meilleur moyen-métrage documentaire 

Portolago – Fantômes en mer Égée de Ioanna Asmeniadou-Phocas 

La réalisatrice nous offre un film historique très documenté, magnifiquement filmée, qui est bien plus qu’un documentaire sur une île Grecque en Mer Égée.  

Nous remontons au XXème siècle, à partir de 1912, quand les italiens prirent le contrôle de l’île de Leros. L’île du Dodécanèse est bénie par deux magnifiques ports naturels, très convoités par les puissances maritimes étrangères.  

La ville de Portolago fut fondé dans les années 30 sous l’autorité Italienne. Deux architectes italiens, Armando Bernabiti et Rodolfo Petracco, ont dessiné un nouveau modèle de ville s’inspirant des modèles architecturaux rationalistes et fascistes. Beaucoup de ces bâtiments magnifiques ont été négligés jusqu’aux années 80, mais ils sont toujours présent à ce jour. La réalisatrice dévoile les rôles que ces bâtiments ont joués pour façonner les destins stratifiés de cette île : chaque brique, chaque pierre, chaque porte devient, dans les mains compétentes de Ioanna Asmeniadou-Phocas, témoin des ambitions de l’homme et parfois de ses atroces perpétrations. 

Une des grandes prouesses du film est qu’il vous donne envie de sauter dans un avion instantanément et de marcher dans ces rues, entrer dans ces bâtiments et regarder au dehors, les eaux calmes et chaudes qui entourent cette île exquise encore habitée par de nombreux fantômes. 

GrecDoc d’Or pour le Meilleur long-métrage documentaire  

Prochain arrêt : Utopia d’Apostolos Karakasis 

Il arrive parfois une rencontre avec un film qui vous rempli de joie et dont les personnages principaux vous inspirent. Ce film en est un. Se déroulant dans le Thessalonique du XXIème siècle, deuxième ville de Grèce, le film raconte l’histoire d’un groupe d’ouvriers qui prennent en main leur usine, après qu’elle ait été fermée en raison du non-paiement des factures et des salaires. Nous suivons les destins, les espoirs et les déceptions d’une douzaine d’hommes, et leur tentative de mener à bien ce nouveau challenge. Nous nous engageons avec eux et sympathisons avec les choix complexes auxquels ils font face. Peuvent-ils réussir et créer un nouveau modèle pour la Grèce? Le film est à tour de rôle, humoristique, triste et surprenant. 

Un voyage de solidarité, parfois fractionné, ce film offre un message d’espoir qui va au-delà de l’idéologie politique et aspire à trouver une alternative à nos systèmes économiques modernes. L’usine prend vie avec une belle photographie et un arc dramatique bien structuré. Le jury a unanimement choisi ce film comme document témoin d’une des luttes de la Grèce contemporaine.